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Une maison bien isolée est aussi une maison qui prépare l'avenir

Temps de lecture : 3 min

Maison mieux tempérée

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Michel Fournier est Responsable Ingénieur Etudes et Chantiers au sein du groupe Saint-Gobain. Expert en matériaux techniques, il prend la parole sur l'aspect thermique et les enjeux d'une maison d'une maison bien isolée et mieux tempérée.

Nous avons tous entendu parler d’isolation et du confort, mais quels sont réellement les enjeux d’un habitat bien isolé ?

Si l’enjeu d’un habitat mieux tempéré est individuellement d’atteindre un bien être maximal d’un point de vue physiologique, économique ou psychologique, notre enjeu collectif est de limiter les déperditions d’énergie, sources d’émissions de gaz à effet de serre, elles-mêmes cause du réchauffement climatique, émissions dont nous savons que le Bâtiment est responsable à hauteur de 40% !

Notre enjeu collectif est de limiter les déperditions d’énergie, sources d’émissions de gaz à effet de serre, elles-mêmes cause du réchauffement climatique, émissions dont nous savons que le bâtiment est responsable à hauteur de 40% !

Nos modes de vie actuels font que nous ne pourrons plus nous passer d’énergie ne serait-ce que pour l’éclairage, nos multiples objets multimédia ou électroménager mais nous pouvons d’ores et déjà efficacement limiter voire éradiquer les plus gros postes de notre facture énergétique à savoir le chauffage ou la climatisation. Partant du principe que l’énergie la moins chère et la plus durable est celle que l’on ne consomme pas pour n’avoir ni trop chaud ni trop froid, seule une maison bien isolée sera une réponse durable à ces enjeux environnementaux alliant préservation des ressources, tout en maximisant confort et bien être individuel.

Si pendant longtemps, nous avons vécu dans l’illusion que les énergies fossiles étaient inépuisables, ou que l’électricité issue de l’énergie nucléaire serait durablement peu coûteuse, nous savons aujourd’hui que l’économie des énergies fossiles, puis le développement des énergies renouvelables nous permettrons de ne pas sacrifier confort de vie moderne sur l’autel des enjeux environnementaux de notre planète.

En trois mots, quelles sont les sources de déperdition de chaleur ou de surcroît de chaleur dans l’Habitat ?


Au sein du bâtiment, les coupables sont clairement identifiés et les sources de déperdition énergétique sont connues. Ainsi, lorsque nous chauffons notre habitat, s’il est mal isolé, nous savons que 30% de l’énergie sera gaspillée par la toiture, 20% par les murs, 15% par les fenêtres, 7% par les sols et 5% par les imperfections du bâtiment ou « ponts thermiques ».  Les 20% restants sont gaspillés par une ventilation mal maîtrisée car la ventilation reste indispensable pour la santé du bâtiment mais surtout des habitants.  Il ne nous viendrait pas à l’idée de chauffer une grange ouverte aux quatre vents et pourtant, c’est souvent le cas dans nos belles maisons ou immeubles anciens, alors qu’ils nous paraissent robustes, protecteurs et confortables. Et le phénomène est le même en été puisque les proportions d’entrée de la chaleur dans l’habitat sont les même et nous ne supportons pas mieux le chaud que le froid !

Déperdition énergétique maison

Depuis quand y’a-t-il eu prise de conscience de ses enjeux ?

C’est finalement assez récent eut égard à l’histoire de la Construction. C’est réellement à partir des années 2000 que les pouvoirs publics ont pris conscience de ces enjeux énergétiques dans le bâtiment et que des réglementations thermiques successives sont venues fixer des exigences en matière de construction neuve et de performance thermique des bâtiments. Pour la rénovation également, une réglementation thermique dite dans l’existant qui fixe les performances à atteindre par poste d’isolation ou de consommation énergétique et au global. Cette consommation se mesure en kilowatts consommés par mètre carré et par an, et est consignée sur une « étiquette énergétique » venant classer le bâtiment sur une échelle allant du plus énergivore à A, le plus économe, voir A++ pour des maisons au bilan positif. Obligatoire dans le neuf comme pour la revente d’un logement ancien, cette étiquette est établie suite un audit de performance énergétique réalisé par des professionnels agréés. Pour illustrer cet enjeu d’un point de vue facture énergétique, si une maison classée G consomme en moyenne 2250 euros par ans pour les besoins de chauffage, une maison classée en A n’en consommera plus que…250 soit un rapport de 1 à 10.

Face à ces enjeux et obligations en construction ou rénovation, existent de nombreux dispositifs pour aider financièrement ou inciter les usagers à atteindre ces objectifs. De l’Eco prêt à taux zéro en passant par les Crédit d’Impôt Transition Energétique ou encore les aides locales, tout est mis en œuvre pour accélérer ce processus vertueux de chasse au gaspillage inutile.

Pour illustrer cet enjeu une facture énergétique pour une maison classée G consomme en moyenne 2250 € par an pour les besoins de chauffage, une maison classée A n’en consommera plus que… 250 € soit un rapport de 1 à 10.

D’un point de vue pratique quel serait votre conseil ?

D’un point de vue pratique, l’idéal en rénovation serait de revoir l’intégralité de l’isolation en une seule fois, mais cela représente un coût qui peut avoisiner les 60 000 euros. L’autre approche est de programmer les rénovations en fixant des priorités par déperditions thermiques, pour lesquelles un bilan énergétique du bâtiment sera indispensable. Certains travaux de rénovation sont propices à renforcer l’isolation comme une rénovation de façade : c’est le moment de penser à l’isolation par l’extérieur qui permettra de faire d’une pierre deux coups avec le ravalement et l’isolation.

Il est également possible, à l’occasion des rénovations successives des pièces de la maison, de renforcer l’isolation de tout ou partie de sa maison. Mieux vaut l’imparfait tout de suite que l’excellence jamais. Dans tous les cas, il faut penser au réflexe confort dans le long terme avant de se lancer dans une rénovation partielle, ou profiter de l’embellissement d’une pièce pour allier utile à l’agréable.

Un dernier mot en guise de conclusion ?

La maison mieux tempérée est donc une maison confortable été comme hiver, limitant le recours au chauffage ou à la climatisation, qui se préserve des intrusions du froid ou de la chaleur, tout en restant saine et facile à vivre.

Un rêve ? Non. Grâce à un subtil équilibre de matériaux performants, complémentaires et durables mis en œuvre par des professionnels compétents, reflets des engagements de Saint-Gobain et de ses partenaires, cette maison est aujourd'hui accessible.

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