Les aides financières au changement de fenêtres en 2024
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[Article mis à jour le 29 février 2024] 2024 est arrivée, et avec elle de nouvelles évolutions concernant les aides au financement du changement de fenêtres. Si la tendance était plutôt négative, puisque les aides financières relatives aux fenêtres n’ont cessé de diminuer au fil des années, les aides ont été finalement maintenues, mais elles ont considérablement diminué.
Depuis 2021, à l’exception du remplacement effectif du CITE par MaPrimeRenov', on ne constate pas de changement majeur dans les dispositifs de subvention du remplacement de fenêtres, dont les conditions et montants restent inchangés. Ce qui est assez dommageable pour les particuliers, puisque les fenêtres et les vitrages d’un logement influent directement sur son efficacité énergétique et sur notre bien-être, comme nous l’a expliqué Régis Bussy, Chef de marché résidentiel pour les vitrages fenêtre et véranda chez Saint-Gobain Glass.
M. Bussy, pourquoi est-il intéressant de changer ses fenêtres ?
Régis Bussy : « Les fenêtres que nous produisons aujourd’hui présentent des standards très intéressants par rapport aux modèles que l’on pouvait trouver sur le marché il y a quelques années. Les évolutions ont été majeures aussi bien au niveau des châssis des fenêtres que du vitrage en lui-même. Pour exemple : les séries froides n’existent plus pour les châssis en aluminium grâce à la systématisation des rupteurs thermiques. Les châssis en PVC, eux, acceptent dorénavant des vitrages plus épais, sans risque de déformation dans le temps. Des évolutions qui participent à l’amélioration de l’isolation thermique du logement.
Les vitrages ne sont pas en reste. Les améliorations sont continuelles dans ce domaine. Nous avons travaillé la technologie des intercalaires de vitrage pour limiter la déperdition thermique. Les efforts des fabricants ont également porté sur l’acoustique, l’étanchéité à l’air, mais aussi l’aspect esthétique de la fenêtre.
Changer ses fenêtres c’est à la fois améliorer l’esthétique et le confort de vie du logement. »
MaPrimeRénov', prime coup de pouce, de nombreuses aides financières existent pour aider le particulier à financer la rénovation de son logement. De quelles aides le changement de fenêtre bénéficie-t’il à date ?
Régis Bussy : « Le Crédit d’Impôt pour la transition écologique (ndlr : CITE) était disponible pour le changement de fenêtre jusqu'au 31 décembre 2020 pour les ménages aux revenus dit intermédiaires, (40 euros par fenêtre maximum). La transformation progressive du CITE en prime versée sur remise de facture a vu apparaitre un nouveau dispositif, MaPrimeRénov’. Cette prime, qui remplace désormais le CITE pour les ménages très modestes, modestes et intermédiaires, est plafonnée à un montant de 100 € par équipement dans le premier cas, 80 € dans le deuxième cas et 40 € dans le troisième (montant indiqué par équipement).
Une autre aide financière pour le changement des fenêtres est encore d’actualité. Il s’agit de l’Eco PTZ. Celui-ci est un prêt sans intérêt, à hauteur de 7 000 à 50 000 euros maximum. Il peut être demandé si le logement a plus de 2 ans et s’il s’agit d'une résidence principale. La bonne nouvelle, c’est que son obtention pour le changement de fenêtre ne dépend plus systématiquement d’un bouquet de travaux.
Autre possibilité pour le particulier, c’est de faire appel aux CEE (Certificats d'Economie d'Energie). Il s’agit d’une aide financière accordée par les fournisseurs d’énergie pour des travaux de rénovation énergétique. Il faut alors les contacter pour savoir s’ils prennent en charge le changement de fenêtres et à combien est fixée l’aide.
Toutes ces aides dépendent de nombreux critères que le particulier doit connaître pour s’avoir s’il rentre dans les conditions d’obtention. »
Les aides financières pour le changement de fenêtre sont moins importantes, en 2024 comme les années précédentes, que pour les autres travaux d’isolation et de chauffage : cela signifie-il qu’il est moins important de s’occuper des fenêtres en mauvais état dans le cadre d'une rénovation ?
Régis Bussy : « Si, pour améliorer l’isolation thermique de votre logement, vous changez uniquement vos fenêtres, alors que vos murs sont des passoires thermiques, cela ne sert à rien. Il en va de même dans le sens inverse. Si vous souhaitez optimiser l’isolation thermique de votre logement, il faut s’intéresser à toutes les zones de déperditions thermiques. De vielles fenêtres en simple vitrage peuvent occasionner une surconsommation de plus de 20 % par rapport à des menuiseries performantes. C’est assez peu au regard du toit par exemple, qui représente à lui seul un tiers de la perte de chaleur. Mais tout dépend également de la surface vitrée du logement concerné par le changement de fenêtres.
Une fenêtre en mauvais état, c’est aussi d’autres problèmes que la perte de chaleur en perspective : c’est une mauvaise isolation phonique, avec des bruits extérieurs gênants. C’est aussi d’éventuels risques de moisissures à cause d’une accumulation d’humidité.
On a tort de voir le besoin de changement de fenêtres par la seule problématique de l’isolation. Changer ses fenêtres, c’est améliorer le confort de vie en supprimant la sensation de paroi froide. C’est également augmenter les apports lumineux, et donc potentialiser une énergie gratuite, l’énergie solaire. C’est enfin aussi un bon moyen d’augmenter la valeur de son bien immobilier. »
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Au-delà des aides financières disponibles pour le changement de fenêtres, réaliser des économies de chauffage significatives constitue également une forte motivation. Est-ce le cas ?
Régis Bussy : « D’après les études réalisées, dont la dernière citée précédemment, le changement de fenêtre peut réduire le besoin de chauffage jusqu’à 27 %. En valeur absolue, cela représente jusqu’à 60kWh/m2.an. »
En admettant que nous souhaitions utiliser une aide financière pour changer des fenêtres en mauvais état, vers quel modèle devrions-nous idéalement nous diriger pour maximiser notre confort ?
Régis Bussy : « Côté châssis, aujourd’hui tous les matériaux sont performants pour assurer une bonne isolation du logement. On note un plébiscite pour l’aluminium, qui, même s’il est moins isolant que le PVC, reste plus esthétique avec des profilés plus fins, et un clair de jour plus important. C’est aussi le matériau privilégié pour la création des baies vitrées qui offrent une surface vitrée plus importante qu’une fenêtre classique, et donc un apport solaire plus intéressant. Et c’est finalement ce point qui est le plus important lorsqu’on change ses fenêtres. Plutôt que de calculer en termes de déperditions thermiques, voyez plutôt les apports solaires. Des calculs qui sont d’ailleurs pris en compte par la RT 2012 et par la RT 2020. »
Et du côté des vitrages, que recommanderiez-vous ?
Régis Bussy : « Au niveau du vitrage il existe deux approches. Dans certaines régions on préfère s’orienter vers du triple vitrage pour accentuer l'isolation thermique. Il s’agit des régions les plus froides. Les dernières générations de triple vitrage permettent d’obtenir des facteurs solaires très corrects, c’est le cas par exemple avec le vitrage ECLAZ LUMI de Saint-Gobain. Mais en majorité, on s’équipe d’un double vitrage. Avec des transmissions lumineuses importantes de l’ordre de 80% et des facteurs solaires de 60% ou plus, les derniers doubles vitrages présents sur le marché surclassent totalement des produits achetés il y a moins de dix ans.
Enfin, le choix du vitrage dépend de l’exposition du logement. Aujourd’hui, le vitrage joue aussi un rôle de contrôle dans l’apport solaire. Par exemple, avec le verre ECLAZ SUN on va privilégier le confort d’été, en évitant autant que possible d’avoir une pièce surchauffée durant la saison estivale. A contrario, si on recherche à maximiser l’apport solaire sur une façade moins ensoleillée, on fera appel au verre ECLAZ ONE qui permet d’apporter une isolation thermique renforcée, tout en apportant plus de lumière naturelle et d'énergie solaire à l’intérieur.
Dans tous les cas, pour le choix des fenêtres, il est important de se référer à un professionnel, certifié RGE. Ainsi le particulier pourra bénéficier de conseils adaptés à son logement, pour un choix de fenêtre éclairé, et bénéficier des aides financières auxquelles il peut prétendre. »
Merci beaucoup à Regis Bussy pour son éclairage sur la problématique du changement de fenêtre et des aides qui y sont liées.